Nicole Staremberg


 
Historienne et conservatrice. Présidente de la SGE de 2017 à 2019.

Dans L’Echappée belle. Eloge de quelques pérégrins, texte publié en 1996, Nicolas Bouvier dénonce une littérature romande encore trop souvent réduite à l’expression d’un enracinement dans le terroir, fondé sur l’introspection et les écrits personnels. Tout en reconnaissant à cette littérature sa valeur, il aime à lui en opposer une autre marquée par le nomadisme, l’exil ou la quête. Il envisage cette dernière comme « une manière de ne pas tenir en place qui ont profondément marqué notre mentalité et donc, notre littérature. » A l’instar de celui qui a aboli les frontières géographiques, temporelles et narratives, j’aime à penser que la littérature à Genève et dans sa région, si ouvertes sur l’extérieur et à la diversité culturelle, puisse être multiple. Qu’elle rapproche dans un dialogue fécond le passé et le présent, l’ici et l’ailleurs, l’individuel et le collectif grâce à la pluralité de ses expressions.

A ce titre, forte de son ancienneté mais aussi de son ancrage dans l’actualité, la SGE soutient la création littéraire contemporaine, tout genre confondu et quelles qu’en soient les formes. Elle entend contribuer également activement à la diffusion de la production des écrivaines et des écrivains qui en sont membres, tout en faisant redécouvrir des figures littéraires du passé. Elle est un lieu d’échanges privilégiés et conviviaux entre auteurs, lecteurs et amateurs d’écriture attachés à Genève et à sa région. Elle participe aux principaux événements du livre et de l’édition qui s’y déroulent. Elle s’engage activement dans la vie culturelle et littéraire grâce à des lectures-débats, des journées d’étude, des publications et par son prix qu’elle décerne, grâce au soutien de la Ville de Genève, chaque année.