Bernard Lescaze


 
Président de la SGE de 1995 à 2017.

L’amour des lettres nous rassemble, qu’elles soient lues, écrites ou imprimées. En tant que président de la Société genevoise des Ecrivains, je me sens le devoir de faire connaître la littérature genevoise d’hier et d’aujourd’hui.

Bien sûr, les écrivains de maintenant, qu’ils soient membres ou non, ont la priorité parmi eux se trouvent les classiques de demain. Ils forment un patrimoine vivant, un trésor qu’il ne faut pas dilapider mais faire prospérer.
Cependant, les auteurs d’hier méritent aussi notre attention, car ils sont parfois très injustement oubliés. C’est ainsi que dans une Histoire de la littérature romande, qui par ailleurs, offre bien du mérite, des auteurs genevois ayant, au propre comme au figuré pignon sur rue – c’est la cas de le dire – puisqu’ils possèdent des rues à leur nom, sont tout simplement omis de ce qui se veut un panorama exhaustif de la littérature en Suisse Romande.
Le truculent Petit-Senn, dont l’humour vaut largement celui de Rodolphe Tœpffer est ainsi rayé de la carte littéraire, de même que Charles Dubois-Melly dont les romans historiques conservent une grand force d’évocation et pourraient être transformé en séries télévisées, reste ignoré.
Pour les auteurs vivants, qui peuvent, eux, protester, l’Histoire de la littérature romande procède à l’inverse en tentant de n’oublier personne, si bien que les pages contemporaines ressemblent à un bottin mondain alignant des listes de noms sans critères de choix ni véritable analyse.
Une exception pourtant: celle des copains et copines qui se voient affubler de longues notices, alors même que leur influence et leurs lecteurs sont réduits.
A rebours, une auteure qui a publié plusieurs volumes considérables dans un genre sans doute considéré comme mineur par nos littérateurs romands, la science-fiction, et qui vit en bonne partie de sa plume, et non, de cours, se voit gratifiée d’une simple mention de son nom dans une énumération qui n’apporte aucun renseignement sur les œuvres, voire simplement les titres de ces auteurs.
Tout cela pour dire que le site de la SGE vient à son heure. Il va s’efforcer d’apporter un valeur ajoutée aux écrivains genevois en présentant des notices sur eux, avec parfois des extraits de leurs œuvres.
Nous commencerons bien sûr par nos membres, avant d’élargir aux écrivains de naguère, puis à tous ceux qui écrivent à Genève. Avec le temps, beaucoup de temps, de patience, d’énergie aussi, nous espérons que le site de la SGE deviendra un site de référence. Tel est notre souhait.